Roger Lombardot

« L’une des passions les plus pures et les plus belles

du théâtre d’aujourd’hui » 

dit de lui Claude Confortès, qui le range parmi les aventuriers du théâtre moderne.
(Répertoire du théâtre contemporain de langue française, éditions Nathan)



 
Emmener le théâtre à la rencontre des gens partout où ils se trouvent, lui faire suivre le mouvement de la nature afin de l'imprégner de la beauté...

C'est ce que suggère Aristote. Et c'est l'exemple que s'est efforcé de suivre Roger Lombardot. Ci-dessous, les événements les plus marquants et un répertoire de tous les lieux où il a posé le théâtre, sous ses diverses formes :

Concert symphonique dans les ateliers d’une entreprise de voirie à Chelles
— Lecture de Requiem dans une chambre, à Paris, pour deux prostitués qui n’osaient se rendre au théâtre (les publics empêchés comme on dit joliment)
Revoir les cerisiers en fleurs dans un champ de pommes de terre en Roumanie, à la chute de Ceausescu, pour des paysans au travail
— Bach au violon sur le front en ex-Yougoslavie, au milieu des kalachnikov
Shéhérazade dans une grotte en Ardèche
Sarah et Fa’a’amu sur le lagon à Tahiti
Lettre aux oiseaux sur l’atoll de Tetiaroa, propriété de Marlon Brando
Seulement pour les fous à Mortefontaine, dans la laiterie où Pauline Bonaparte prenait ses fameux bains de lait d’ânesse
Concert symphonique sur le Mont-Blanc pour attirer l’attention sur le sort des femmes et des enfants victimes de la guerre
Une vie dans une forêt d’érables au Québec
Lettre à l’enfant sous un tipi dans la montagne ardéchoise
— Préparation d’un spectacle dans
un volcan et dans la plaine du premier parlement en Islande.
— Hommage à Jean-Jacques Rousseau, dans le parc d’Ermenonville, où sont dressés son cénotaphe et le temple de la philosophie
Voyage dans les Cévennes avec un piano sur les traces de Stevenson et, clin d’œil à Calixte, premier jet de Lettre à l’enfant sur le chemin de St Jacques de Compostelle…

Et, par ordre alphabétique : abbaye, aéroport, appartement, arbre, atelier de voirie, auditorium, bateau, bistrot, bordel, bus, camp de réfugiés, cabane, caravane, cathédrale, cave, champ de pommes de terre, chapelle, chapiteau, château, cimetière, coteau, dune, église, école, ferme, forêt, front (guerre), grange, grotte, grue, hôpital, hôtel, île, institut d’architecture, jardin, jardin botanique, lac, lagon, laiterie, maison forestière, Mont-Blanc, montagne (autres), montgolfière, musée, palais, parc, place, plage, pont, port, rivière, route, rue, sentier, serre, taxi, temple, temple de la philosophie, tente berbère, terrasse, théâtre, tipi, tour, train, tribunal, tunnel, usine, vigne, voilier, voiture, volcan, wagon.

••• () •••

Roger Lombardot appartient à cette génération que certains idéaux de la contestation soixante-huitarde ont marquée à tout jamais, en particulier la consécration de la vie perçue comme l'ultime richesse que se partagent, dans la justice et la joie, des êtres épris de liberté, de lucidité, d'espoir, de créativité, de beauté, de solidarité...

Toute sa production dramatique a d’ailleurs défendu de pareilles valeurs, propres à ceux qui pensent que « l’art exprime l’instinct spirituel de l’humanité »… Il nous raconte comment, durant un de ses périples en Bosnie, il a pu observer des militaires, agrippés à leur fusil, baisser peu à peu leur arme, subjugués par un violoniste jouant Bach. Et comment, dans un champ de pommes de terre en Roumanie, à la chute de Ceausescu, le chant d’une soprano, soutenu par une mélodie jouée au piano, a ému les paysans jusqu’aux larmes…
Aspiré par la grande tragédie du monde, une préoccupation constante à l’égard de l’humain oriente et alimente la création dramatique de Roger Lombardot. Elle guide sa pratique spectaculaire et imprègne son écriture. Il est de ceux qui inventent leur propre langue et explorent de nouveaux modes de transmission. Deux virtuosités esthétiques qu’il exerce autant en vase clos que hors les murs, autant dans sa peau d’artiste que d’homme…
Si l’on aborde maintenant le répertoire dramatique de Roger Lombardot d’un point de vue thématique, son amour de l’humanité s’impose d’emblée ; de même que sa foi en l’homme qu’il croit perfectible malgré ses errances, malgré ses lâchetés, malgré ses cruautés. Car il ne s’agit pas d’un amour aveugle qui gomme les tares de l’humain. Une lucidité sans complaisance traverse au contraire l’œuvre, et la barbarie y est dénoncée sans la moindre trace d’angélisme. La révolte devant le mal et le crime s’affirme avec force, et rien ne pourra jamais l’effacer. Nombre d’auteurs ont été marqués par le mal et l’absurde qui règnent dans le monde. La première réaction devant ce constat, c’est le désespoir que chacun canalise ensuite à sa façon. Par le cynisme, l’humour noir, le déni, la projection, la surenchère. Roger Lombardot, pour sa part, avoue avoir déjà été bouleversé par l’infâme réalité, au point d’avoir porté en lui, pendant des années, les souffrances dont il avait été témoin, dégoûté de l’espèce humaine.

Mais plutôt que d’enterrer sa révolte sous le dégoût ou le désespoir, il a choisi de la porter comme une clameur et de répondre à la folie des hommes par la beauté. Pourquoi ne pas combattre les vexations de la condition humaine en lui opposant les bribes de joie de vivre qui jalonnent une existence ? »

Extrait de "Roger Lombardot, artiste du monde et chantre de l'humain" 
(Cahiers de théâtre JEU, n°115, Montréal, Québec, Canada)

••• () •••

Auteur, metteur en scène, directeur artistique 

Fondateur de "l'Atelier Théâtre",  son théâtre fait maison, et de la Compagnie Théâtre d'Aujourd'hui, association loi 1901, il y œuvre en qualité de créateur et directeur artistique.
Ses créations s'y enchainent, une par an, en moyenne, et les résidences d'auteur y perdurent.

Mais il ne s'arrête pas là...   d'un lieu clos, enrobant, créé, pensé pour immerger le spectateur, il passe au dehors pour installer l'art partout où il le pense à sa place... Adepte de l'impromptu, de l'incongru, grand amoureux de la nature, il aime mettre en espace, en situation, l'artiste, mais aussi le spectateur... 
Il propose des expériences faisant appel à la musique, au chant, au théâtre, aux performances humaines, à chaque fois intenses et magiques, le long des chemins. Vous feriez bien de vous promener un peu, de venir à la rencontre...  de l'autre, sur un sentier qui mènerait peut-être bien à soi... ou vice-et-versa.
  • Ses textes sont répertoriés dans la rubrique "Écriture".
  • Les pièces de théâtre, écrites et mises en scène par l'auteur, sont répertoriées dans la rubrique "Créations". 
  • Les résidences d'auteurs, les spectacles organisés sont à retrouver dans la rubrique "In Situ".
  • En page d'accueil, rubrique "Actualités", des articles évènements inhérents à  Théâtre d'Aujourd'hui... Roger Lombardot.  

      •••()•••


    Biographie

    Né à Quingey dans le Doubs, dans la tour où naquit le pape Calixte II, Roger Lombardot réside en Ardèche depuis 1974. Il est l’auteur de 40 pièces de théâtre, dont la majorité a été créée, par lui-même et par de nombreux metteurs en scène.

    • En 1989, il fonde Eropa, organisation internationale dont le but est d’aller à la rencontre des plus démunis avec pour vecteur l’expression artistique. Tournée théâtrale en Roumanie puis en Croatie et en Bosnie.
    ----------------------------------------------
    • En 1993, selon les mots du journal italien Il corriere della sera, il met en scène « le spectacle le plus fou du monde et le plus chargé de sens » : 100 musiciens et choristes sur le Mont-Blanc pour inviter les européens à se dresser par la beauté face à la barbarie qui ravage l’ex-Yougoslavie. Filmé par Denis Ducroz pour France3, le spectacle est diffusé dans le monde entier. 

      -------------------------------------
      • En 1995, il entreprend un cycle de 10 pièces pour acteur/actrice unique, dans la tradition du théâtre primitif grec, chaque pièce abordant un sujet de société sous l’angle d’un vécu humain particulier, de sorte que l’intime se mêle à l’universel.
        (Le cycle de la rose - Décadrame, édition Les Cahiers de l'Égaré) 
      -------------------------------------
        • En 2002, après deux ans de travaux, réalisés en grande partie  par lui-même, s’inspirant de l’exemple de Tchekhov, il installe un théâtre dans les caves voûtées de sa maison située au cœur d’un village ardéchois. « Quelle expérience troublante que de pénétrer en un tel lieu, datant du XVIè siècle, qui abrita jadis une cave à vin... L’ombre de Dionysos y plane sans conteste, lui qui a donné aux hommes le vin et leur a inspiré la tragœdia, source des arts et de la scène.» écrit Brigitte Purkhardt, dans un dossier consacré à l’auteur.
          (Les Cahiers du Théâtre, Montréal, Québec). 

        L'Atelier Théâtre

        C'est un rêve d'auteur : avoir un théâtre à la maison où créer ses pièces en toute indépendance et établir une relation privilégiée avec le public. Depuis son installation en 2002, Roger Lombardot y a présenté 10 pièces (Une vie, La Rose, Sarah, Discours d'investiture de la Présidente des Etats-Unis, Fa'a'amu, 68 mon amour, Fantaisies culinaires sucrées, Fantaisies culinaires salées, La Vie Sublime, Homo Botticelli) en création ou en reprise. Auxquelles s'ajoutent les résidences d'artistes et les spectacles coup de coeur. À ce jour, environ 8000 spectateurs ont fréquenté l'Atelier Théâtre, dont un nombre important de personnes qui n'auraient jamais osé franchir les portes d'un théâtre "traditionnel".

        Mais pourquoi l'Atelier... au risque d'entretenir la confusion avec les ateliers d'écriture ou de pratique théâtrale ? Parce que les caves voûtées dans lesquelles il est installé étaient précédemment vouées à la fabrication du vin. Et Roger Lombardot a tenu à préserver cette notion d'artisanat : fabriquer ici, dans cet atelier, le théâtre... comme on y fabriquait jadis le vin. Et réunir les deux sous les auspices de Dyonisos, dieu de la vigne et de la tragédie. Confidentiellement, il lui a donné un autre nom : Théâtre du loup des steppes. En référence à ce théâtre magique du roman de Hermann Hesse qui disparaît aussi mystérieusement qu'il apparaît. Car, en dehors des représentations, rien n'indique qu'un théâtre se dissimule derrière l'anonyme portail de bois de la maison de l'auteur.
        50 places... pas une de plus. C'est la capacité de la salle. Et pas question de pousser les murs : des voûtes d'arêtes datant du XVIème siècle, que l'auteur a voulu conserver en l'état, avec leurs joints de terre. Un lieu authentique, mais dont l'aménagement a demandé un gros travail.
        Où se trouve l'Atelier Théâtre ?... À Laurac en Vivarais. Un village d'Ardèche méridionale situé à 20 km au sud d'Aubenas, 50 km à l'ouest de Montélimar et 50 km au nord d'Alès... Autant dire nulle part, penseront certains. Et ils auront raison. Mais quel joli nulle part que celui-là !
        ------------------------------------
        • En 2006, il constitue une théâtrothèque, réunissant des œuvres de 300 auteurs contemporains.
        -------------------------------------
          • En 2009, il invite 33 auteurs à venir écrire en Ardèche sur les peintures de la Grotte Chauvet qui représentent à ce jour la plus ancienne œuvre d’art connue au monde (Cf. "Territoire et Imaginaire, 33 auteurs 33 000 mots").
          --------------------------------------
            • En 2013, il met en place des résidences d’auteur au milieu de la nature, avec restitution des écrits dans son théâtre. 
            --------------------------------------
              • En 2016, il fête ses 36 ans d’écriture et de création théâtrale.

              Les pièces de Roger Lombardot ont fait l’objet d’un mémoire en Sorbonne, par Antoinette de Robien. Plusieurs ont été traduites ou sont en cours de traduction en anglais, russe, espagnol, roumain.
              Elles sont publiées aux Editions Actes Sud, Les Cahiers de l’Egaré et Mercur@rt.

              Roger Lombardot est membre des EAT (Ecrivains Associés du Théâtre).

              Par ailleurs, outre le Mont-Blanc, il a réalisé un nombre important de spectacles dans la nature : sentiers, lacs et rivières, vignobles, grottes, forêts au Canada, plateau dans les Carpates, volcan en Islande, lagon en Polynésie… et de nombreux autres lieu...


              ••• () •••

                  Chronologie
                  • 2017

                    Projets
                    • Reprise de "Fa'a'amu" par la Compagnie les Affamés
                    • Représentations "Éloge de la femme de 60 ans"  - tournée de 15 jours -Paris, Angers, Bruges... (du 04 au 19/02)
                    • Lectures à l'Atelier Théâtre des pièces :
                      • "Discours d'investiture de la Présidente des États Unis" (20 et 21/01)
                      • "Le Président" (24 et 25/02)     
                  •  2016

                    • Écriture "Les justes"   
                      dans l'ouvrage collectif "Elle s'appelait Agnès"
                   
                  • 2014




                  • 2011

                     
                    • Création "Fantaisies Culinaires Salées"
                      Création Théâtre d'Aujourd'hui, 
                      Mise en scène et interprétation de l'auteur


                  • 2010

                    Voyage à Pompéi
                    C'est sur le site de Pompéi que me vient l'inspiration pour la suite de Fantaisies Culinaires. Ici, l'art est partout. Quel bain régénérateur. Dans la Villa des Mystères, je retrouve Dionysos. Il me confie qu'il a entendu parlé de mon théâtre installé dans une cave à vin en Ardèche, me raconte une histoire vieille de 2000 ans et me dit qu'il serait honoré que je la rapporte au public. Je lui en fais la promesse.
                     
                    • Reprise "Fa'a'amu"
                      Création Toulouse, Mise en scène Hélène Sarrazin, Interprétation Marion Bouvarel
                    • Reprise "Sarah" 
                      Reprise au Festival d'Avignon, Interprétation Coralie Russier
                    • Reprise "Une Vie" 
                      Reprise par Véronique Estel
                   
                  • 2009

                    L'origine du Monde
                    Après 25 années passées à écrire des tragédies, j'ai eu envie, moi qui viens du pays de Courbet, de célébrer l'Origine du Monde... Dire avec la distance de l'humour combien le sexe de la femme est à mon sens la plus enchanteresse de toutes les régions de la terre. Celle qui a alimenté le plus délicieusement mon goût de vivre et de créer... Fantaisies Culinaires est donc un hymne à la chair, au vivant, au sensuel... Un culte rendu à Dionysos... Une préparation littéraire et gastronomique destinée à lutter contre la morosité et le désenchantement ambiants.
                    • Prix hommage
                      remis à Roger Lombardot par la Corporation Champs Vallons pour son soutien au développement culturel de la région de Lanaudière, Québec.

                  •  2008

                    La fin d'un cycle
                    Voilà, avec "La Vie sublime", je termine mon cycle de dix pièces pour acteur/actrice unique commencé avec Requiem. 
                    A ce propos, Gilles Costaz écrit : "Comment Roger Lombardot en est-il arrivé à cette forme de théâtre épurée et essentielle ? En additionnant ce cheminement dans l'obscure clarté de l'écriture, toujours en quête de plus de vérité littéraire, et une action vers les autres, sur le terrain, là où l'être humain souffre encore plus qu'ailleurs. C'est avec une simplicité primordiale qu'il renoue avec le théâtre antique"

                    • Création "68 mon amour"Création Théâtre d'aujourd'hui, Laurac-en-Vivarais, mise en scène de l'auteur et interprétation de l'auteur.
                       
                    • Reprise "Sarah"
                      Création Niamey, mise en scène Alichina Allakaye.
                       
                    • Reprise "La Rose"
                      Création Novossibirsk, mise en scène collective.

                    • Reprise "Requiem"  
                      Création Ridisheim, mise en scène Geneviève Koechlin, Interprétation Isabelle Ruiz.



                  •   2007

                    68 mon amour
                    C'est le titre que je donne à cette pièce que je souhaitais écrire depuis plus de vingt ans pour témoigner de mon expérience personnelle à propos de 68... pourfendre les clichés, dénoncer la mauvaise foi, le mensonge, la sottise... mais les mots ne venaient pas, ce qui me confortait dans l'idée que c'était une expérience indicible... 
                    Et puis, une nuit que je me trouvais sur la plage du Pont-d'Arc, là où les premiers hommes sont venus, après avoir dîné autour d'un feu de bois et fait l'amour dans le sable avec la femme que j'ai rencontré en 68, tout s'était éclairé... 


                    • Création "Fa'a'amu, l'enfant adoptif" 
                      Création en résidence au Théâtre de Vals-Les-Bains, mise en scène de l'auteur.
                    • Représentations "La Rose"
                      Mise en lecture par l'auteur aux premières "Rencontres de la première image" Château de Vogüé.
                    • Collaboration avec les Tréteaux du Niger "Sarah" 
                      Pour la création de Sarah à Niamey.


                  • 2006

                    De nouveau Tahiti
                    En tournée avec Sarah. Les jeunes polynésiens nous font un accueil extraordinaire. Et chaque fois on me pose la question : "pourquoi n'écririez-vous pas sur l'adoption ? Ici c'est un sujet qui concerne de très nombreuses familles !..." 
                    Quelques mois plus tard, je rédige Fa'a'amu, dans ma cabane à St Mélany, en pensant à Stevenson qui lui aussi est passé des Cévennes aux mers du sud. Parallèlement à la création, la pièce est étudiée au collège du grand nord canadien, où Ginette Trépanier, poète et sculpteure, enseigne le français et les arts. Une belle triangulation francophone.

                    • Reprise "Requiem"
                      Création l'Île-Saint-Denis, mise en scène Nikson Pitaqaj.
                    • Intervention dans les hôpitaux avec la pièce "Sarah" 
                      dans le cadre du programme Culture et Hôpital du Ministère de la Culture (2006-2008).
                    • Prix Art et Fraternité  
                      remis par le Ministère de la Santé. 

                  • 2005

                    L'avenir de l'homme
                    En ex-Yougoslavie, j'avais vu les femmes s'ingénier à préserver la vie tandis que les hommes s'acharnaient à la détruire. Je ne doutais pas qu'elles allaient changer la société, réinventer la politique... jusqu'à ce que je découvre, avec désillusion, que le premier réflexe des femmes politiques était de singer les hommes. Je ne crois pas que nous ayons besoin de cela. De caricatures. Je pense au contraire que les femmes doivent ouvrir de nouvelles voies... Nous entraîner vers des horizons de conscience inexplorés. C'est ce que propose cette Présidente des États Unis dont je rédige le texte entre deux tournées de Sarah. Un clin d’œil à Jean Ferrat avec qui j'entretiens une belle amitié depuis de nombreuses années.
                      

                    • Création "Sarah"
                      Création en résidence au Théâtre de Vals-les-Bains, Mise en scène de l'auteur, Interprétation Coralie Russier.
                      • Conception d'une Théâtrothèque à l'Atelier Théâtre, 300 auteurs contemporains répertoriés

                     
                    • 2004

                      Le mythe de Prométhée
                      A la fin d'une représentation de La Rose, une spectatrice me confie que sa fille a subi une transplantation du foie. "Sinon elle n'aurait pas survécu" précise-t-elle. Elle ajoute que Coralie est passionnée de théâtre. Me dit encore qu'elle a quinze ans. Dont treize années passées entre la maison et l'hôpital. La jeune fille m'avoue entretenir un dialogue avec son organe, qu'elle considère comme une personne. Elle lui a même donné un nom : Sarah. J'écris la pièce, puis j'engage Coralie pour le rôle. Je travaille avec elle à plein temps durant six mois. elle a seize ans lorsqu'elle présente Sarah, seule en scène, au Théâtre du Gymnase à Paris.


                      • Représentations "La Rose"
                        Lecture par l'auteur sur la plage du Pont d'Arc, Interprétation de l'auteur, sous une structure de Bruno Nury, plasticien.
                      • Conception "Balade sur le Sentier des Lauzes"
                        Mise en espace par l'auteur d'un spectacle itinérant à la rencontre d'artistes disséminés le long d'un sentier dans les Cévennes.
                      • Reprise "Requiem"
                        Création Grenoble, mise en scène Maïa Rubinstein-Khan
                      • Participation  "Le printemps des auteurs"
                        Dans le printemps des comédiens, Montpellier, 5 participations (2004-2008) 


                    • 2003

                      Satori
                      C'est ce que j'ai vécu le 23 avril 2003 en pénétrant dans la grotte Chauvet Pont-d'Arc et en découvrant les premières images de l'humanité : un satori, une illumination... Excepté l'instant magique où j'avais vu mon fils jaillir du ventre de sa mère, jamais je n'avais connu une émotion aussi vive. Une émotion qui convoque aussi brutalement toutes les forces de vie... Chacun de ces deux événements m'avait ramené à l'origine du monde. A la matrice. A la suite de ce cadeau inestimable que m'avait fait la conservatrice, Dominique Baffier, j'avais écrit La Rose, tentative de traduire en mots mon bouleversement à la vue de cette œuvre sublime qui n'a plus cessé depuis, d'alimenter ma réflexion et de nourrir ma pensée.
                       
                      • Création "La Rose" 
                         Hommage théâtral à la Grotte Chauvet, mise en scène par l'auteur, Interprétation Véronique Estel, coproduction les 4 saisons du Revest et Théâtre d'Aujourd'hui.
                      • Conception du "Spectacle inaugural du nouveau site de la grotte d'Orgnac"
                        à l'occasion de l'attribution du label "Grand site de France".
                      • Reprise "Requiem"
                        Création Montauban, mise en scène Gérald Ascargorta.
                      • Conception "Balade sur le Sentier des Lauzes"
                        Mise en espace par l'auteur d'un spectacle itinérant à la rencontre d'artistes disséminés le long d'un sentier dans les Cévennes.

                    • 2002

                      Le Théâtre du Loup des Steppes
                      Théâtre magique. Tout le monde n'entre pas. Seulement pour les fous. En 2002, après deux ans de travaux, réalisés en grande partie par ma femme, Cécile, et moi-même, nous installons un théâtre dans les caves voutées de notre maison située au cœur d'un village ardéchois. "Quelle expérience troublante que de pénétrer en un tel lieu, datant du XVIème siècle, qui abrita jadis une cave à vin... L'ombre de Dionysos y plane sans conteste, lui qui a donné aux hommes le vin et leur a inspiré la tragoedia, source des arts et de la scène, écrit Brigitte Purkhardt, dans un dossier paru en 2005 dans les Cahiers du Théâtre, Montréal, Québec.

                      • Création"Une Vie"
                        Création St Mélany (Ardèche) et Ste Mélanie (Québec), mise en scène de l'auteur, Interprétation Véronique Estel.
                      • Création "Voyage en Amérique"
                        Création au milieu des érables à Champs Vallons et Sainte Mélanie (Québec), en collaboration avec Ginette Trépanier.
                      • Reprise "Requiem"
                        Lecture à Montpellier par Marie-Christine Barrault.
                      • Conception "Balade sur le Sentier des Lauzes"
                        Mise en espace par l'auteur d'un spectacle itinérant à la rencontre d'artistes disséminés le long d'un sentier dans les Cévennes. 


                    • 2001

                      Gérard Philippe m'attendait à l'aéroport
                      Je suis invité en résidence d'écriture à Sainte-Émelie-de l'Energie, au Québec, à cent kilomètre au nord de Montréal. Un homme est venu m'accueillir à l'aéroport. Gérard Philippe, se présente-t-il. D'accord ! Moi c'est Sarah Bernhardt.
                      Je vous assure, je m'appelle vraiment Gérard Philippe... La résidence est un chalet au milieu de quarante hectares de forêts , essentiellement des érables. J'écris le matin et, l'après midi, Antoinette et Domingo me font découvrir le pays. Le soir je présente mes textes au public. Une aventure passionnante, riche en rencontres et en émotions.
                      De retour en France, je rédige Une vie, l'histoire d'une femme née dans un village isolé a cœur des Cévennes. Jamais je n'avais écrit sur ce pays, où je réside pourtant depuis 1974. Il a fallu ce séjour au Québec et le recul qu'il m'a permis de prendre pour que ce personnage se présente.
                       
                      • Création "Théâtre et Mesnage des champs" 
                        Spectacle pour le musée Olivier de Serres autour des poètes du XVI ème siècle, mise en espace par l'auteur.
                      • Naissance de Théâtre d'Aujourd'hui   
                        Fondation par l'auteur pour favoriser un espace de création et de diffusion pour ses propres créations mais aussi pour celles d'autres auteurs contemporains, invités en résidence et en représentations. Compagnie faisant suite à Actuel Théâtre. Théâtre d'Aujourd'hui œuvre aussi à diffuser des spectacles itinérants, et la nature sans s'imposer aucune limite.
                        • Conception "Balade sur le Sentier des Lauzes"
                          Mise en espace par l'auteur d'un spectacle itinérant à la rencontre d'artistes disséminés le long d'un sentier dans les Cévennes.

                      • 2000

                        Tipi
                        Envie d'un lieu théâtral où je me sente comme dans un ventre, un giron... Où je pourrai être en osmose avec le public... Je pense au Tipi, un grand, un tipi médecine. Je le fais coudre puis je l'installe dans la montagne et je le baptise "Théâtre Itinérant pour Pièces Intimes"... C'est un lieu qui me ressemble. Magique, à l'image de la cabane où j'écris. Un lieu qui porte la mémoire d'une culture respectueuse du monde et qui, de plus, s'inscrit dans un cercle... comme le théâtre grec primitif et tous les espaces sacrés. Je vais pouvoir y raconter des histoires qui guérissent, comme les sorciers.

                        • Création "Lettre à l'enfant"
                          Création sous un tipi, mise en scène et interprétation de l'auteur.
                      "J'ai été emportée par la vague de ferveur et de passion de ce père et je voudrais avoir été capable de parler à un enfant comme il le fait". Emmanuelle Arsan.
                        • Création "Les saisons du monde" 
                          200 musiciens, choristes, comédiens - mise en espace par l'auteur à St Désirat (dans un vignoble des Côtes du Rhône).


                      • 1999

                        La mort et l'amour
                        Année difficile. Je suis devenu plus âgé que mon père. Alors que je continue à porter sur lui le regard de l'enfant que j'étais quand il a disparu. Grande fatigue physique et intellectuelle. Je sens la mort en moi. Je l'ai trop fréquentée. Tous les jours je marche dans la campagne pour l'évacuer. Point limite en mai. Un grand ami, poète, meurt subitement. Je pars sur le chemin de Compostelle. Il me faut retrouver le souffle. Rien de mystique mais le pressentiment d'un parcours fraternel. Je ne me trompe pas. Cependant une tendinite brise mon élan et me contraint au repos. Je rejoins ma cabane et j'écris Lettre à l'enfant. Une lettre d'amour à l'adresse de mon fils.


                        • Création "Requiem"
                          Création, 2ème version,  Vals-les-Bains, Mise en scène de l'auteur.
                        •  Reprise "Requiem"
                          Création Paris, Crypte Saint-Sulpice, mise en scène Florian Delsêtre.
                        • Reprise "Requiem"
                          Création Sète, mise en scène Cristina Crisci.
                        • Reprise "Requiem"
                          Création Herblay, mise en scène Olivier Morançais.

                       
                      • 1998

                        Une tragédie antique à la fin du XXème siècle
                        Je suis dans le bureau de M. le jour où elle apprend la nouvelle au téléphone, de la bouche d'un correspondant envoyé par elle en ex-Yougoslavie. La scène se passe près de Mostar. Une mère et son enfant fuient la ville. Des miliciens les rattrapent, tranchent la gorge de l'enfant et obligent la mère à boire le sang... Cette nouvelle reçue dans la quiétude d'un bureau parisien ne cessera d'alimenter ma révolte. C'est elle qui trois ans plus tard me conduit à écrire Shéhérazade, personnage symbole de la résistance à l'oppression et à la barbarie. Maïa lui prête sa jeunesse, sa beauté et sa force.
                         
                        • Création "Shéhérazade" 
                          Création Fabras et Mirabel, Ardèche, mise en scène de l'auteur, Interprétation Maïa Rubinstein-Khan. Aide à la création dramatique du Ministère de la Culture.
                        • Reprise "Requiem"
                          Création Angers, mise en scène Michel Auger.
                        • Direction artistique "Millénaire"Aubenas, 3ème éditions (1998-2000) d'un festival rétrospectif sur le siècle et le millénaire à travers débats, expositions, théâtre, cinéma, musique... En ouverture de ce cycle, Roger Lombardot, qui a eu la chance de fréquenter les deux poètes, organise une rencontre entre Jean Ferrat et Marie-Christine Ferré, épouse de Léo Ferré qui a vécu lui aussi en Ardèche, où il a notamment écrit "C'est extra". Par ailleurs, le festival présente deux grandes premières : La symphonie des droits de l'homme, par Jacques Higelin, accompagné d'un orchestre symphonique, afin de célébrer le cinquantième anniversaire de La Déclaration Universelle des Droits de l'Homme et la mise en musique des poèmes de Federico Garcia-Lorca par Nilda Fernandez.

                        • 1997

                          On revient toujours sur le lieu de son premier amour
                          Je réécris Seulement pour les fous. Besoin de reparler de la guerre. Mais les personnages m'imposent leur vision. Ainsi cette enfant de 15 ans serrant contre son cœur un poème de Goëthe sur le chemin qui l'emmène au camp d'extermination de Treblinka. Présence réconfortante de mon neveu Alain, une fois de plus à mes côtés. Un peu plus tard, je m'envole pour la Polynésie. Retour aux sources. Je vais poser le théâtre au milieu de l'océan. Sur un atoll. Juste une langue de sable au ras de l'eau.
                           
                          • Écriture et création "Lettre aux oiseaux" 
                            Lecture par l'auteur à l'adresse des oiseaux et de quelques spectateurs, île aux oiseaux (Atoll de Tetiaora, propriété de Marlon Brando) Polynésie
                          • Écriture et Création "Amadeus et Constance"
                            Spectacle musical et théâtral dans une grotte en Ardèche - à partir de lettres de compositeurs, mise en place de l'auteur
                          • Reprise "Eloïse et Philémon"
                            - Création Laval et Le Mans, mise en scène Didier Lastère
                            - Résidence de 5 ans (1997-2001) à l'Espace Culturel Oliver de Serres, Mirabel, Ardèche, dirigé par Alain Juton, dans le cadre des accords entre Ministère de la Culture et Ministère de l'Agriculture.



                        • 1996

                          Sur les traces de Stevenson
                          Maintenant que ma colère est retombée, je me sens las, vide, désenchanté. Sur mon bureau, jai punaisé ces mots d'Einstein : "Le monde est dangereux non à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire". Le peu de réserves qu'il me reste, je le consacre à une balade poétique et musicale à travers les splendides paysages d'Ardèche. Joie de retrouver Christopher et Alice, et André et Didier. Plaisir de faire rêver le public en posant un piano de concert sur l'eau, sous le Pont-d'Arc, dans une chapelle dans la montagne, au milieu des vignes et des châtaigniers... Magie des lumières de Roland...
                           


                        • 1995

                          L'argent reprend ses droits
                          Cette expédition sonne le glas de l'association. Banquiers et huissiers nous attendent. Durant cinq ans, je devrai payer sur mes biens propres les dettes résultant des engagements institutionnels non tenus. Il me faudra de longs mois avant de revenir à l'écriture. Ce que j'ai vu, entendu, est inacceptable pour la conscience. Inassimilable. J'ai envie de crier. N'en trouve pas la force. Et puis un jour ça vient... Le titre d'abord : Requiem pour une fin de millénaire, puis le flot des mots, entrecoupé de pleurs. La nécessité de dire, de témoigner, exclut toute autre forme que le monologue, la relation directe au public. C'est ainsi que, sans l'avoir cherché, je me retrouve dans le rapport de la scène primitive grecque avec son  acteur unique.
                           
                          • Création "Requiem pour une fin de millénaire"
                            Création Vals-les-Bains et Montrouge, mise en scène François Roy, Interprétation Marie Landais. 
                            Premier volet d'un cycle de dix pièces pour acteur/actrice unique.
                            Aide à la création dramatique du Ministère de la Culture.


                        • 1994

                          Un voyage pour dire simplement notre amitié.
                          "Le plus dur c'est de nous sentir abandonnés de tous", m'avait confié une femme. Une confidence qui me renvoie aux paroles d'un ami sculpteur : "l'artiste doit aider les autres à vivre, leur donner de l'espoir...". C'est pour leur répondre que nous emmenons, par car, 120 artistes : musiciens, choristes, comédiens, danseurs, clowns... dans les camps de réfugiés. Quels obstacles il a fallu surmonter ! Personne en Europe n'a voulu assurer le convoi, la seule entreprise qui a accepté de fournir les cars l'a fait au prix fort, les pouvoirs publics n'ont pas tenu leurs engagements... Qu'importe, la rencontre a eu lieu. Et je peux dire que jamais je n'ai autant ressenti que nous appartenons tous à la même espèce.
                           
                          • Écriture et création "Noël 1788"
                            Création Epernay, mise en scène Ekhtor
                          • Création "La voie du chœur"
                            120 artistes dans les camps de réfugiés en ex-Yougoslavie


                        • 1993

                          Sur le Théâtre de la guerre
                          Fin 92, à l'occasion d'une tournée, je fais escale à Zagreb. On embarque des Casques Bleus. La guerre est palpable. Je rentre noué. Me réfugie dans ma cabane. Écris La Sonate de Noël, un conte où il est question d'un enfant défiant la guerre avec son violon. Un mois plus tard, jour pour jour, je pose le pied en Bosnie, accompagné d'un jeune violoniste. Mon personnage m'a poussé à l'incarner. On joue dans les camps de réfugiés, dans les familles ayant perdu un proche à la guerre, sur le front... Puis je rassemble 100 musiciens et choristes sur le Mont-Blanc : la beauté pour faire face à la guerre. Le concert est retransmis sur les 5 continents.
                          • Création "Concert sur le Mont-Blanc" 
                            100 musiciens et choristes, pianiste Christopher Beckett, chef d'orchestre Hugues Reiner, mise en espace de l'auteur, filmé par Denis Ducroz pour la télévision. Enregistrement son : Radio France, retransmis dans 23 pays du monde.
                          • Création "Sonate pour grue et trapèze"
                            Mise en espace d'un trapéziste dansant à la flèche d'une grue sur une musique de Schubert.
                          • Création "Le violon de la paix"
                            Mise en place, la nuit de Noël, de 10 jeunes violonistes dans 10 villes d'Europe formant une étoile autour de l’ex-Yougoslavie (Stockholm, Berlin, Londres, Strasbourg, Barcelone, Venise, Athènes, Cluj, Kiev, Varsovie). Retransmission France Musique et diverses chaines de télévision en Europe.
                          • Direction artistique "Semaine Européenne de Marne-La-Vallée" 
                            Thème : L'avenir de l'Europe à partir de l'acquis culturel commun (20 pays représentés). Eropa (Président Roger Lombardot) obtient les auspices de l'UNESCO et reçoit les félicitations et les remerciements du Secrétaire Général de l'ONU, pour ses actions en faveur de la paix.

                         

                        • 1992

                          Un mécène à la grande de Pauline Bonaparte
                          Les folies nous viennent quand on est chargé d'émotions. J'en avais connu beaucoup en Roumanie. Et puis j'avais eu un fils. Mais ce qui a joué le rôle de déclencheur ce sont mes promenades au parc Jean-Jacques Rousseau à Ermenonville. C'est là qu'est né Le Voyage, spectacle itinérant pour un seul spectateur, suivi d'une version pour seize spectateurs, d'une durée de sept heures, autour du tableau d'Egon Schiele Nu féminin assis. Une sorte de jeu de piste où s'exprimaient tous les arts. Financé par un mécène qui me proposa ensuite de réaliser les spectacles à la Grange, jadis propriété de la famille Bonaparte, où Pauline prenait ses fameux bains de lait d'ânesse.
                           
                          • Écriture et Création "Le Voyage" 
                            Création itinérante, Oise et Seine-et-Marne, mise en espace de l'auteur.
                        "Un spectacle magique, féérique, unique en son genre. Du jamais vu, jamais ressenti. Une fête pour les sens et pour l'esprit. Une révolution ! Au bout de 7 heures qu'il dure, on en redemande. On ne voudrait jamais en sortir". A. Magheru
                          • Écriture et Création "Retour à Novgorod"
                            Création à Mortefontaine, mise en scène de l'auteur.

                          • Création "Musique à l'usine"
                            Mise en espace d'un Orchestre symphonique interprétant la "Symphonie du Nouveau Monde" dans les ateliers d'une usine à Chelles, Seine-et-Marne. 
                        "La Symphonie du Nouveau Monde : quelle idée merveilleuse : présenter une œuvre symphonique avec un orchestre de 60 musiciens dans les ateliers d'une usine de voirie. Rarement sans doute on aura connu un tel silence dans une salle de concert ! Un tel respect ! Pourtant, ils nous l'ont confié, aucun des ouvriers présents n'avait jamais assisté à un concert. Certains étaient tellement émus qu'ils en avaient les larmes aux yeux". Géraldine, journaliste indépendante

                          • Opéra au Lycée Lycée François Mansart à Saint-Maur-des-Fossés.


                        •  1991

                          Humanitaires sans l'avoir recherché
                          A la suite de notre périple en Roumanie, on nous demande tout. Les choses les plus éloignées de notre compétence. Cependant, on accepte de jouer le rôle de médiateur, multipliant les missions dans le pays. Intervenant aussi bien sur la démocratie locale que sur la culture maraîchère ou encore l'apprentissage de la lecture critique et même intercédant auprès du Conseil de l'Europe en vue de l'obtention par la Roumanie du statut d'invité spécial qui lui donnera accès aux aides de la Communauté Européenne. 
                          • Création "Clara et le piano"
                            Création Sèvres,  mise en scène Christopher Beckett. 

                          •  Nombreuses missions en Roumanie


                        • 1990

                          L'antéchrist est mort le jour de Noël
                          C'est ainsi que le commentateur de la télévision annonce la mort de Ceausescu. On est le 25 décembre 1989. Deux mois plus tard, me remémorant les mots du président de Médecins du Monde, je réunis une équipe, nous chargeons un piano de concert dans un fourgon et nous rejoignons Bucarest où je crée Revoir les cerisiers en fleurs. On joue dans les hôpitaux, sur les places, dans un champ de pommes de terre pour les paysans au travail... Lorsque Christopher s'installe au piano, que Magali commence à chanter, tous se mettent à sangloter. Parce que la musique est belle, mais surtout parce que nous sommes venus les rencontrer. 
                           

                          • Animation du pavillon culturel de la France à la foire internationale de Bucarest Réunissant 40 pays.
                          • Résidence à Buftea (Roumanie)
                            À l’invitation de l’Union des écrivains.
                          • Séjour en Islande
                            Pour concevoir un spectacle dans le cratère d'un volcan et dans la plaine du premier parlement, dans le cadre du 20ème anniversaire des accords culturels franco-islandais.

                        •  1989

                          Stop ! On arrête
                          Casque bleu au Liban, il voit un camarade sauter sur une mine. La peur ne le lâche plus. Profitant d'un saut en parachute, il se blesse volontairement, est rapatrié. Guérison rapide et assurance qu'il ne retournera pas à la guerre. Mais la culpabilité le ronge. Il me montre son ventre. Me demande d'écrire son histoire... Vous m'emmerdez, tous, avec vos guerres et vos cancers ! Cependant je rédige Casque bleu. Un peu plus tard, le président de Médecins du Monde me confie "Ce sont des gens comme vous, des artistes, qu'il faudrait pour réchauffer les populations après notre départ"    

                          • Création "Casque bleu" 
                            Création Festival d'Avignon, mise en scène Magali Dieux.
                            Roger Lombardot fonde Eropa, organisation internationale ayant pour objet d'aller à la rencontre des plus démunis avec le théâtre, la musique, la danse...


                        •  1988

                          De la révolution à la "révolutionnaire"
                          Je suis en train d'écrire une pièce pour le bicentenaire de la révolution française, Noël 1788, quand je suis aspiré par la voix chaude d'un invité de France Musique : Miguel Angel Estrella, le pianiste argentin. Il raconte son enlèvement et son incarcération dans une prison en Uruguay puis en Argentine. Il évoque un concert donné pour des paysans dans un village, dans la montagne, où il a joué Chopin, "La Révolutionnaire". Il parle aussi du cancer de sa femme... Fascisme, musique, cancer, une fois de plus c'est autour de ces mots là que je rédige "Revoir les cerisiers en fleurs". 
                          • Création "Noël 1788"
                            Création Belfort, mise en scène de l'auteur.
                        "Étrange création, une œuvre foisonnante et dérangeante. En s'inspirant de l'Oratorio de Noël composé par Jean-Sébastien Bach, l'auteur s'est laissé gagner par le génie et le délire du compositeur. L'exploration de Roger Lombardot vaut la peine d'être vue et entendue". Eric Chabauty, l'Est Républicain


                        • 1987

                          Je ne sais quelle frénésie me prend, je multiplie les pièces. Seulement pour les fous, pièce laboratoire que je réécris régulièrement, emprunte son titre à un chapitre du Loup des steppes, de Hermann Hesse. J'y exprime ma foi en l'art, tel que le défini Andrei Tarkovski "L'art affirme ce que l'homme à de meilleur... L'artiste exprime l'instinct spirituel de l'humanité. Son œuvre traduit la tension de l'homme vers l'éternel, le sublime, en dépit de l'état de péché du poète lui-même"
                          Seulement pour les fous est ma quête de cet art là. Ma part d'impossible en dépit de mon impuissance. L'espace d'éternité où je peux croire que la musique a guéri le cancer de mon père disparu le jour de mes quatorze ans.

                        "Seulement pour les fous est un hymne puissant à l'absolu, à l'irraisonnable qui arrache un instant au mortel au morne et au banal. Appuyé par un texte superbement ciselé : qui a dit que les auteurs français ne savaient plus manier avec dextérité la langue ? C'est le spectacle total, entier comme l'est une pure passion."
                        O.C. La République du Centre
                        "Ça commence comme un concert, vingt minutes de bonheur où un pianiste virtuose introduit le spectateur dans l'univers et l'esprit de la pièce, par le biais de l’œuvre tourmentée et lumineuse de Liszt : Après une lecture de Dante.
                        Ça se poursuit par un texte en voix off d'une densité, d'une force évocatrice et d'une beauté qui enrichissent tous les instants de ce spectacle unique, porté par des interprètes brillants et une mise en scène magique"
                        Les Nouvelles d'Orléans 
                          • Reprise "Marcovolio
                            Création festival d'Avignon, mise en scène Jean-Louis Sackur.
                        "Marcovolio est un retour à l’innocence, via la tendresse, l'humour, la révolte, la déchirure".  Libération
                        "Une écriture raffinée, un texte frais et acide, nostalgique et incisif, aux confins du rêve et de la folie".Le Progrès
                        "Une encre fluide pour un conte-confidence au charme un peu pervers".
                        Le Monde
                          • Reprise "Le Président" 
                            Création Vincennes et festival d'Avignon, mise en scène Gilles Rouyer

                         
                        • 1986

                          Les couples se déchirent autour de moi...
                          Le comble arrive un soir : il est onze heures, minuit peut-être. Un ami frappe à la porte. Il est en larmes. Inconsolable. Ça coule, ça coule... sans pouvoir s'arrêter. Je n'ai jamais vu ça. Une digue à lâché et tout ce qu'il a retenu de larmes depuis l'enfance se déverse sur son visage, sa chemise, le fauteuil... Dès le lendemain, je m'enferme dans ma cabane et je commence à rédiger "il y a des salauds qui pillent le cœur des femmes" afin d'évacuer la douleur et la détresse qu'il m'a transmises.
                           
                        • 1985

                          Dix ans après la mort de Franco, le fascisme respire encore
                          Je me trouve à Fuenteguinaldo, un village d'Espagne, avec Cécile et des amis. On a dormi à la belle étoile. Réveil mouvementé ! Les carabiniers se tiennent au-dessus de nous. Vraiment, je n'aime pas leurs chapeaux. Toutes les images de l'ordre ancien défilent en moi, mêlées à celles moins rassurantes encore d'un ordre nouveau toujours possible. Le fascisme me révulse. Chaque signe le révélant éclate en moi comme les pustules d'un chancre. Je rentre à la maison et j'écris "Le Président", une farce sur le pouvoir où je dis mes angoisses de voir la démocratie servir de tremplin aux démagogues.  
                           
                          • Création "Le président"    
                            Création Rosières (Ardèche) et Théâtre Marie Stuart (Paris), mise en scène de l'auteur.
                          "La structure dramatique du Président, d'une rigoureuse efficacité, son écriture superbe jouant de tous les registres persuadent le spectateur qu'il se trouve devant une grande œuvre. Une réussite, originale et forte, déconcertante souvent, mais constamment excitante pour l'esprit. Jacques Roux, Le Dauphiné Libéré
                          "Comédie ou tragédie ? En tout cas un vrai régal, un bel exercice de style autour de la folie du pouvoir." Daniela Robers, Paris Show
                          "En deux mots, c'est une farce. Une farce qui ne laisse aucun répit, attaque à l'estomac, dilate la rate et propose entre deux envolées loufoques, un méditation sur la solitude et l'inexorable dégénérescence (au sens de déclin) qui gagne les maîtres du pouvoir. Décadent et décapant". L'Est Républicain


                          • 1984

                            L'entrée des personnages
                            Dès que je franchis la porte de ma cabane, j'ai le sentiment d'entrer dans un autre univers. Là, tout devient possible. Il me suffit de laisser libre courir l'imagination. Je convoque des personnages et ils m'apportent un éclairage nouveau sur la réalité. J'ignore encore que le personnage est le maître et l'auteur son apprenti". Je vais le découvrir sans tarder, car déjà ils me demandent de les incarner. J'en viens donc à ériger une scène au pied de ma cabane. Puis je recrute des acteurs... Les personnages n'ont plus qu'à glisser le long d'un rocher pour entrer dans leur peau. Je comprends alors ce que veut dire le mot : création.
                             



                          • 1982 - 1983

                            Gestation
                            Après avoir écrit des textes pour des groupes de musique, des nouvelles, des articles dans les journaux, travaillé pour assurer le quotidien, construit ma maison (antérieurement à la cabane), je reviens à ma vraie nourriture, le théâtre. Je l'ai approché par le jeu, je l'aborde maintenant par l'écriture. Mais j'ai besoin de temps. Le temps du rêve et des inachevés. Je le prends. 
                             

                          • 1981

                            Il y a toujours un livre à l'origine des choses...
                            m'avait dit un jour Elisabeth, une amie écrivain. Le mien, celui qui m'a ramené au théâtre -après que Charles Teai, metteur en scène à la télévision tahitienne, m'en eût donné le goût et fait entrevoir le sens alors que j'avais vingt ans- c'est un livre d'images : Handmade House. Une sorte de catalogue où se côtoient les constructions les plus merveilleuses et les plus étranges qui soient, réalisées par des charpentiers amateurs américains. Des maisons en équilibre dans l'espace, formant corps avec la nature. Quelques mois après sa lecture, guidé par le rêve d'harmonie qu'il a réactivé en moi, je construis ma propre "maison faite à la maison", ma cabane comme je l'appelle. J'ignore alors que j'y rédigerai toutes mes pièces.

                             

                          Aucun commentaire:

                          Enregistrer un commentaire